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Cellule de dégrisement : les premiers fils qui ont été alimentés sur ce forum au matin du 2 janvier 2017...



Ça ne s'improvise pas...

Retrouvailles avec un fil ancien... le reprendre juste après feu l'ami Rogemi, et le remonter pour voir ce qui a pu s'y écrire précédemment est... disons spécial.


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À tous et à chacun des fidèles de ce recoin du fin fond de la Toile, lequel s'obstine à exister au fil de l’eau bien que le sens que cela peut encore emporter ne paraisse pas bien certain — disons que sa maxime d’en–tête, restant fidèle à Guillaume d’Orange, devrait sans doute virer désormais à « Je maintiendrai » – , à tous et à chacun, je présente bien volontiers mes vœux les meilleurs pour l’année qui commence.

...quand bien même j’ai quelque mal à penser que cette année, parce que nouvelle au calendrier du temps simplement décompté, puisse donner rien d’autre que la continuation de notre délitement foncier, de plus en plus pitoyable, que la poursuite méthodique de l’entreprise de liquidation pure et simple de tout ce que nous étions, que nous laissons faire par épuisement et désir de néant, par dégénérescence vitale, par oubli systématique et quasi instantané de tout, d’un mot : par immense fatigue existentielle ; qu’elle ne soit qu’une étape de plus sur le long chemin de notre agonie, enchantée par tous les Kollabos et Kapos qui sévissent en saturant l’espace public de leurs bavardages insanes, ou vers le chaos. La vérité, plus que jamais, doit rejoindre les catacombes les plus profondes, et sans doute se préparer à y séjourner un fort long temps. Elle n’a jamais été à la fête, certes ; tout de même : après la déculturation, avec l’abrutissement permanent, le spectacle omniprésent et impérieux, on en vient à la décervellisation, si l’on peut dire, et la voilà entièrement ostracisée, évacuée de la moindre parcelle de vie. Pauvre de nous !

Et pourtant rien de cela n’affecte l’Indemne ; tout au fond, et au-delà, c’est toujours lui qui est agissant, et nous seuls qui sommes en perdition au point de ne même plus le savoir. À titre très personnel, chacun peut donc s’efforcer de traverser l’époque en restant fidèle à l’essentiel, serait-ce sur le simple mode de la veille. Je souhaite que l’année nouvelle vous en donne souventes fois l’occasion — et « que la Joie demeure ».

Succensa sacris crepitet laurea flammis quo sacer et felix annus sit !

Que le pétillement favorable du laurier dans les flammes sacrées nous annonce une année heureuse et protégée par les dieux !

Les deux messages précédents se répondent et se complètent. Celui-ci, un peu fou, de Phénarète et celui-là, lucide et vigoureux, de Didier. À titre très personnel, si vous me le permettez, tant de bonne année jetés à mes oreilles raisonnent étrangement alors que je sais par cœur que l’année qui vient sera mauvaise (après un été exécrable) Alors oui, tout en mesurant, chaque jour plus précisément, ma propre carence d’être, Je maintiendrai. Ce qui ne m’interdit pas de souhaiter à chacun d’entre vous, ainsi qu’à vos familles, une année agréable et favorable autant qu’il se peut.

Bis repetita (je fais court, ayant vu le joyeux Noël déserté cette année — un signe, sans doute).

C'est quand elle est au ferme que la bête noire est la plus dangereuse. Plaçons cette année sous le signe du sanglier.

Pour le dire plus amplement, en hommage à un grand maître et en souvenir de lui, ceci emprunté à Élisabeth Rigal qui fut son épouse et qui vise certes plus haut que des souhaits pour l'année à venir :
"Gérard Granel en aurait appelé, non à la résignation ..... mais à la résistance ou «entrée en dissidence» – c’est-à-dire à l’écoute des «craquements» imperceptibles de l’époque (notamment des «sursauts du fini» dont il craint qu’ils ne soient redoutables) et à la pratique exploratoire de l’écart, si mince soit-il. Car .....selon lui en effet: «N’est irrésistible que ce à quoi on ne résiste pas».

Bonne année à vous

Chers amis,
peu importe ce que sera cette année.
Pour nos aïeux et nos enfants, maintenons et entretenons la flamme.
Je vous souhaite une bonne année.

Didier Bourjon a écrit:Bis repetita (je fais court, ayant vu le joyeux Noël déserté cette année — un signe, sans doute).

Quoi ?! Tu n'as pas reçu ma carte ?!

Jonathan a écrit:Quoi ?! Tu n'as pas reçu ma carte ?!

Si, avant-hier ! Et elle m'a touché ; j'apprécie de recevoir ainsi, de temps à autres, d'amicales cartes en provenance du monde entier, une fois St Petersbourg, une autre Téhéran, ou le Liban — chose qui aujourd'hui ne se fait plus, du "monde d'avant", d'avant la frénésie numérique, le temps (faussement) annihilé, le mensonge sans mesure triomphant.

J'y ai particulièrement apprécié une phrase à la tournure joliment classique : " Notre cœur de combattant nous empêchera de nous résigner au sort que devine notre raison".

Il faudra que j'y réponde.

Quel casse-tête que la période des vœux ! Pourtant, j’aime assez cette sorte de rituel laïque. Il n’est pas mauvais de devoir se rappeler que les autres existent et même que nous pouvons leur vouloir du bien. C’est un peu comme une prière, instituée depuis très longtemps ; il faudrait éviter qu’elle devienne mécanique et creuse ; il faudrait être présent à celui à qui on l’adresse et là, les choses deviennent très compliquées.
J’ai trouvé une formulation parfaite sur Google :
• 1 an d’Allégresse
• 12 mois de Plaisir
• 52 semaines de Bien-être
• 365 jours de Chance
• 8 760 heures de Succès
• 525 600 minutes d’Amour
• Soit 31 536 000 secondes de bonheur !
C’est gentil comme tout mais, pour ma part, j’aurais l’impression de souhaiter la fin du monde. Le monde réel est là, quoiqu'on en dise, quoiqu'on en veuille et je sens les mieux intentionnés d’entre nous gênés aux entournures, cette année. Les griffes du réel nous ont sérieusement serré le kiki l’an passé et nous ne sommes pas vraiment assurés qu’elles relâchent leur étreinte pour celui qui vient. Dire à celui à qui nous voulons du bien « n’aies pas peur, tout va bien se passer » sent la parole de l’anesthésiste qui se penche sur vous — avec le masque — avant de se saisir de son bistouri.
Alors, tenons-nous en à la sagesse populaire qui conseille de tenir les vœux secrets.

Souhaitons au moins que la nouvelle année soit favorable à ce lieu, ainsi qu'aux personnes qui le fréquentent.