Marigot, théâtre d'ombres, & politicailleries
- Didier Bourjon
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Re: Marigot, théâtre d'ombres, & politicailleries
Philippe est cuit, mais Macron est mort.
Sondage Ifop : Huit Français sur dix n’approuvent pas l’action de Macron (Paris-Match)
« Selon le tableau de bord Ifop-Fiducial pour Paris Match et Sud Radio, le chef de l’Etat recule de six points (23%) et tombe à son plus bas niveau. Symboliquement, il chute sous son socle (24%) du premier tour de l’élection présidentielle. A 23%, il égale le record de François Hollande. A la même époque de son mandat, en décembre 2013, l’ancien président socialiste avait accumulé la colère des bonnets rouges, le ras-le-bol fiscal plus l’affaire Léonarda.
Cinq ans plus tard, 76% (+5) des personnes interrogées par l’Ifop ne sont pas satisfaites de l’action d’Emmanuel Macron. Signe supplémentaire de cette hostilité croissante autour de la personne du président, la moitié des Français n’approuvent pas du tout son action.
Il recule partout : chez les cadres (38%, -9), chez ses électeurs du premier tour (53%, -11), parmi les sympathisants de gauche (13%, -4), chez Les Républicains (32%, -9). Et il est audible par seulement 12% (-7) des ouvriers. Emmanuel Macron a perdu dix-huit points en cinq mois ! Une accélération de la défiance en un temps record. »
Sondage Ifop : Huit Français sur dix n’approuvent pas l’action de Macron (Paris-Match)
« Selon le tableau de bord Ifop-Fiducial pour Paris Match et Sud Radio, le chef de l’Etat recule de six points (23%) et tombe à son plus bas niveau. Symboliquement, il chute sous son socle (24%) du premier tour de l’élection présidentielle. A 23%, il égale le record de François Hollande. A la même époque de son mandat, en décembre 2013, l’ancien président socialiste avait accumulé la colère des bonnets rouges, le ras-le-bol fiscal plus l’affaire Léonarda.
Cinq ans plus tard, 76% (+5) des personnes interrogées par l’Ifop ne sont pas satisfaites de l’action d’Emmanuel Macron. Signe supplémentaire de cette hostilité croissante autour de la personne du président, la moitié des Français n’approuvent pas du tout son action.
Il recule partout : chez les cadres (38%, -9), chez ses électeurs du premier tour (53%, -11), parmi les sympathisants de gauche (13%, -4), chez Les Républicains (32%, -9). Et il est audible par seulement 12% (-7) des ouvriers. Emmanuel Macron a perdu dix-huit points en cinq mois ! Une accélération de la défiance en un temps record. »
- Francis Marche
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Re: Marigot, théâtre d'ombres, & politicailleries
Je crois qu'on sous-estime généralement la disparition, l'effacement définitif d'un certain consentement à respecter les décisions du Président (car c'est bien lui qui décide) et de son équipe. L'homme n'est pas respecté comme pouvaient l'être encore un peu un François Hollande. Cette mort du respect et du consentement des gouvernés à suivre, même en rechignant, une figure capable d'inspirer confiance et respect explique cette radicalité du rejet de chef de l'Etat. Quoi que fasse ou s'abstienne de faire cet homme, il échouera car il n'impressionne strictement plus personne dans le pays. Comment est-il parvenu à cela ? Sans doute par un cumul, un festival de sottises et d'arrogance aveugle qui ont fini par cesser d'être des "erreurs de communication" pour constituer un défaut total à être ce qu'il prétend : figure surplombante et vaguement respectée ne serait-ce que pour avoir conquis le pouvoir suprême.
L'homme ne montre strictement rien de ce qu'on appelait autrefois "la vertu des gouvernants". IL est faux de part en part, et ce caractère creux et insaisissable du personnage (premier président de la République française de la Ve à n'avoir jamais eu d'enfants, par exemple, ce qui n'est pas un détail dans l'inconscient populaire), l'irréalité de cet homme qui, au fond, n'est strictement rien, n'a rien construit dans la durée (Hollande pouvait au moins se targuer d'avoir présidé un parti politique au rôle majeur sur les 150 dernières années de l'histoire du pays), freluquet jappeur qui paraît aujourd'hui n'avoir voulu succédé à Hollande que parce que "Président de la République française de 2017 à 2022", ça ferait bien dans son c.v. de carriériste international. Le bonhomme se révèle "pas fini", incapable de recul, de profondeur, de mystère, voire d'un semblant de sagesse feinte (Mitterrand) qui est en soi de la sagesse politique quand elle produit son effet. Il est à présent copieusement méprisé et le peuple, en France, n'aime pas mépriser. Il aime railler, moquer, ses gouvernants, les conspuer, mais le mépris qu'il est améné à éprouver pour ce type qui prétend les gouverner, les gêne, d'où l'impératif qu'il débarrasse le plancher au plus vite.
Depuis la journée de samedi, je crois, après Didier, que décidément, tout est désormais possible. Le Kairos est entré en surchauffe, il atteint le point d'ébullition. Tout peut soudain prendre une direction nouvelle et définitive. Temps intéressants que ceux-ci. Temps de dénouement et de nouveau départ.
L'homme ne montre strictement rien de ce qu'on appelait autrefois "la vertu des gouvernants". IL est faux de part en part, et ce caractère creux et insaisissable du personnage (premier président de la République française de la Ve à n'avoir jamais eu d'enfants, par exemple, ce qui n'est pas un détail dans l'inconscient populaire), l'irréalité de cet homme qui, au fond, n'est strictement rien, n'a rien construit dans la durée (Hollande pouvait au moins se targuer d'avoir présidé un parti politique au rôle majeur sur les 150 dernières années de l'histoire du pays), freluquet jappeur qui paraît aujourd'hui n'avoir voulu succédé à Hollande que parce que "Président de la République française de 2017 à 2022", ça ferait bien dans son c.v. de carriériste international. Le bonhomme se révèle "pas fini", incapable de recul, de profondeur, de mystère, voire d'un semblant de sagesse feinte (Mitterrand) qui est en soi de la sagesse politique quand elle produit son effet. Il est à présent copieusement méprisé et le peuple, en France, n'aime pas mépriser. Il aime railler, moquer, ses gouvernants, les conspuer, mais le mépris qu'il est améné à éprouver pour ce type qui prétend les gouverner, les gêne, d'où l'impératif qu'il débarrasse le plancher au plus vite.
Depuis la journée de samedi, je crois, après Didier, que décidément, tout est désormais possible. Le Kairos est entré en surchauffe, il atteint le point d'ébullition. Tout peut soudain prendre une direction nouvelle et définitive. Temps intéressants que ceux-ci. Temps de dénouement et de nouveau départ.
- Eric Veron
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Re: Marigot, théâtre d'ombres, & politicailleries
Il n’est pas question de donner un tour personnel — et encore moins affectif — à nos échanges en ce lieu webmatique. Permettez-moi, cependant, une incise pour dissiper tout malentendu. Vous ne m’avez, en aucune façon ni le moindrement, blessé, cher Didier. Ni même froissé. Je n’imagine pas que ce puisse jamais être le cas. J’ai peut-être, moi-même, manqué de tact et de pondération. Je crois que chacun conviendra que les évènements en cours sont, pour le moment, encore bien confus et passionnels. Personne ici n’est vraiment surpris de leur survenue et tous, nous sommes convaincus de leur gravité. Ils n’ont pas encore livré leur verdict. Dès lors, il est bien naturel d’être plus ou moins circonspect selon le développement de la situation. Il est également inévitable que chacun réagisse en fonction de sa propre analyse mais aussi de ses espoirs et de ses craintes, de son tempérament et de sa mythologie personnelle. Le passage, inévitable et nécessaire, par cette confusion, parfois violente, peut durer et croître. Je l’accepterais plus volontiers que l’étiolement insipide que nous avons trop longtemps subi. Le temps de la décantation viendra. Bien malin qui pourrait dire, à ce jour, comment vont tourner les choses. Quelque soit l’issue, il faudra être prêt et ce n’est pas rien dire que dire cela.
- Eric Veron
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Re: Marigot, théâtre d'ombres, & politicailleries
N’oublions pas que pendant ce temps, en début de semaine prochaine, devrait être signé le « Pacte Mondial pour les migrations »
Forfaiture universelle.
Forfaiture universelle.
- Didier Bourjon
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Re: Marigot, théâtre d'ombres, & politicailleries
Oui, et il sera intéressant de voir si Macron, dans la situation actuelle, va distraire deux journées de son temps pour aller au Maroc signer cette forfaiture quasi terminale. On peut compter sur les médias pour faire l'impasse sur le sujet, ou pour le minorer et banaliser autant que possible, de peur de déclencher une autre vague ; et ils feront bien car qui sait, cela pourrait interférer dans la crise actuelle, et accélérer le processus d'irruption du réel, lequel se révèle têtu ces derniers temps quant aux territoires qu'il a (un peu) reconquis ; ce dont on ne peut que se réjouir.
- Eric Veron
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Re: Marigot, théâtre d'ombres, & politicailleries
[...]car qui sait, cela pourrait interférer dans la crise actuelle, et accélérer le processus d'irruption du réel[...]
Qui sait, en effet. Les choses prendraient alors une tournure irrépressible avec, probablement, un affrontement décisif entre les Français et les tenants du nouveau pays.
- Didier Bourjon
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Re: Marigot, théâtre d'ombres, & politicailleries
Il mangé son chapeau, ravalé sa superbe de donneur de leçon universel, mais le goudron et les plumes l'attendent tout de même : ce petit marquis pétoche lamentablement, et avec lui tout le petit cercle qui squatte le pouvoir
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Là, la dérive devient comique.
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- Didier Bourjon
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Re: Marigot, théâtre d'ombres, & politicailleries
Au secours ! A l'aide !




- Didier Bourjon
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Re: Marigot, théâtre d'ombres, & politicailleries
Et dire qu'on nous a expliqué à longueur d'antenne que le petit était très rapide de la comprenette...


- Didier Bourjon
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Re: Marigot, théâtre d'ombres, & politicailleries
Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Baptiste Lemoyne se rendra seul à Marrakech le 10 pour signer le Pacte Mondial sur les Migrations, qui consacre les "droits" du migrant, exclusifs de tout devoir, notamment celui de s'intégrer au pays à la terre envahie d'accueil.
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- Didier Bourjon
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Re: Marigot, théâtre d'ombres, & politicailleries
Popularité: Macron atteint son plus bas en pleine crise des gilets jaunes (Huffington Post)
Le très macroniste Huffington le place à... 18 % ! S'il espère encore se refaire la cerise grâce à une ultime combine en se posant en rempart de la République contre les factieux et le chaos... il ne fera qu'aggraver sa situation, qui n'en a pas besoin, quand bien même le coup semblerait réussir dans un premier temps. Il est mort, son quinquennat est foutu. Le plus tôt il en conviendra, le mieux ce sera.
Le très macroniste Huffington le place à... 18 % ! S'il espère encore se refaire la cerise grâce à une ultime combine en se posant en rempart de la République contre les factieux et le chaos... il ne fera qu'aggraver sa situation, qui n'en a pas besoin, quand bien même le coup semblerait réussir dans un premier temps. Il est mort, son quinquennat est foutu. Le plus tôt il en conviendra, le mieux ce sera.
- Didier Bourjon
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Re: Marigot, théâtre d'ombres, & politicailleries
Les milliards planqués d’Engie au Luxembourg (Les Jours)
Tout le monde a ses fins de mois difficiles, que voulez-vous, il faut bien se protéger de la spoliation fiscale...
« Parmi les 26 filiales luxembourgeoises d’Engie (ex-GDF Suez) que Les Jours ont révélées (lire l’épisode précédent), l’une d’entre elles renferme un trésor caché. Pas un coffre avec des bijoux comme dans les histoires de pirates – on est dans le monde des multinationales – mais, plus prosaïquement, des euros. Beaucoup d’euros : 27 milliards au total. Cette holding s’appelle Engie Invest International (Engie II) et ces 27 milliards représentent le niveau de ses capitaux propres, c’est-à-dire de ses ressources financières. Engie, un groupe détenu à 33 % par l’État français, dispose d’une filiale au Luxembourg possédant plus de la moitié de sa valeur totale (le groupe affichait fin 2015 des capitaux propres totaux de 49 milliards d’euros). De quoi mettre au point un schéma d’évasion fiscale massif (ou d’optimisation, comme disent les avocats fiscalistes). Selon nos calculs, ce sont ainsi 2 milliards d’euros de profits qui auraient été transférés au Luxembourg entre 2011 et 2014 afin de diminuer la fiche d’impôt du groupe. »
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Tout le monde a ses fins de mois difficiles, que voulez-vous, il faut bien se protéger de la spoliation fiscale...
« Parmi les 26 filiales luxembourgeoises d’Engie (ex-GDF Suez) que Les Jours ont révélées (lire l’épisode précédent), l’une d’entre elles renferme un trésor caché. Pas un coffre avec des bijoux comme dans les histoires de pirates – on est dans le monde des multinationales – mais, plus prosaïquement, des euros. Beaucoup d’euros : 27 milliards au total. Cette holding s’appelle Engie Invest International (Engie II) et ces 27 milliards représentent le niveau de ses capitaux propres, c’est-à-dire de ses ressources financières. Engie, un groupe détenu à 33 % par l’État français, dispose d’une filiale au Luxembourg possédant plus de la moitié de sa valeur totale (le groupe affichait fin 2015 des capitaux propres totaux de 49 milliards d’euros). De quoi mettre au point un schéma d’évasion fiscale massif (ou d’optimisation, comme disent les avocats fiscalistes). Selon nos calculs, ce sont ainsi 2 milliards d’euros de profits qui auraient été transférés au Luxembourg entre 2011 et 2014 afin de diminuer la fiche d’impôt du groupe. »
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- Didier Bourjon
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Re: Marigot, théâtre d'ombres, & politicailleries
On ne prend pas, ici, ses "désirs" pour des réalités ; on analyse simplement la situation de Macron d'une façon qui, indépendamment de toute considération "politique" ou cartomancienne, relève du CQFD.
Pourquoi Emmanuel Macron pourrait être obligé de partir (Bd Voltaire)
« Pire, pour le pouvoir : il y a escalade et il ne parvient pas à la juguler. Au moment même où Christophe Castaner se livrait à un numéro d’autosatisfaction, prétendant avoir maîtrisé la situation et mis fin à l’escalade, des barricades brûlaient à Bordeaux et à Toulouse, dans le quartier Saint-Cyprien. Les blindés le 8 décembre. Des centaines d’arrestations préventives. Et après ? L’armée ? Quel président d’un pays démocratique peut mettre le doigt dans cet engrenage ? Hier, c’est Erdoğan qui ironisait pour dénoncer la violence qui règne en France. Et demain, l’image d’un gilet jaune arrêtant un blindé, comme à Tian’anmen ? Voilà les images qui guettent Emmanuel Macron. Dur à porter pour le pourfendeur des démocraties dites "illibérales"…
Ensuite, le mouvement est partout, aussi bien en province qu’à Paris. Il est fluide et mobile, comme on l’a vu à Paris ce 8 décembre, où les points chauds étaient nombreux et mouvants.
Enfin, un tel mouvement, populaire, fort, déterminé, où les symboles du drapeau tricolore et de "La Marseillaise" sont systématiquement mis en avant, ne peut être traité par la répression que promet l’escalade actuelle. Pour le dire crûment, ni les blindés de la gendarmerie ni l’armée ne peuvent être envoyés contre les gilets jaunes. Ce serait faire basculer le pays dans une autre dimension : celle de la guerre civile. Et le Président en porterait l’entière responsabilité.
Le Président ne peut plus être le dénoueur d’une crise qu’il a créée, qu’il a laissée pourrir et dont il est devenu la cible, le dénominateur commun, la revendication quasiment unique et hystérique.
Emmanuel Macron s’est voulu, quand il s’est lancé dans sa campagne en juillet 2016, un théoricien du pouvoir exécutif et des rapports du peuple à son roi, en parlant du "vide" laissé par la mort du roi. Il a prétendu "réinvestir ce vide". Il a échoué. Plus que les autres Présidents, cette prétention un peu démesurée de sa part lui impose d’assumer la dimension sacrificielle du chef d’un pays et d’un peuple plongés dans une crise grave. Bref, le "Macron démission" n’est peut-être pas qu’un simple slogan de manif. Mais la solution. »
Pourquoi Emmanuel Macron pourrait être obligé de partir (Bd Voltaire)
« Pire, pour le pouvoir : il y a escalade et il ne parvient pas à la juguler. Au moment même où Christophe Castaner se livrait à un numéro d’autosatisfaction, prétendant avoir maîtrisé la situation et mis fin à l’escalade, des barricades brûlaient à Bordeaux et à Toulouse, dans le quartier Saint-Cyprien. Les blindés le 8 décembre. Des centaines d’arrestations préventives. Et après ? L’armée ? Quel président d’un pays démocratique peut mettre le doigt dans cet engrenage ? Hier, c’est Erdoğan qui ironisait pour dénoncer la violence qui règne en France. Et demain, l’image d’un gilet jaune arrêtant un blindé, comme à Tian’anmen ? Voilà les images qui guettent Emmanuel Macron. Dur à porter pour le pourfendeur des démocraties dites "illibérales"…
Ensuite, le mouvement est partout, aussi bien en province qu’à Paris. Il est fluide et mobile, comme on l’a vu à Paris ce 8 décembre, où les points chauds étaient nombreux et mouvants.
Enfin, un tel mouvement, populaire, fort, déterminé, où les symboles du drapeau tricolore et de "La Marseillaise" sont systématiquement mis en avant, ne peut être traité par la répression que promet l’escalade actuelle. Pour le dire crûment, ni les blindés de la gendarmerie ni l’armée ne peuvent être envoyés contre les gilets jaunes. Ce serait faire basculer le pays dans une autre dimension : celle de la guerre civile. Et le Président en porterait l’entière responsabilité.
Le Président ne peut plus être le dénoueur d’une crise qu’il a créée, qu’il a laissée pourrir et dont il est devenu la cible, le dénominateur commun, la revendication quasiment unique et hystérique.
Emmanuel Macron s’est voulu, quand il s’est lancé dans sa campagne en juillet 2016, un théoricien du pouvoir exécutif et des rapports du peuple à son roi, en parlant du "vide" laissé par la mort du roi. Il a prétendu "réinvestir ce vide". Il a échoué. Plus que les autres Présidents, cette prétention un peu démesurée de sa part lui impose d’assumer la dimension sacrificielle du chef d’un pays et d’un peuple plongés dans une crise grave. Bref, le "Macron démission" n’est peut-être pas qu’un simple slogan de manif. Mais la solution. »
- Didier Bourjon
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Re: Marigot, théâtre d'ombres, & politicailleries
Macron, le regard fixe, les yeux vides, les mains à plat et le corps figé, a fait le deuil de sa présidence hier soir. Il a délivré un discours assez habile, mais faux comme le trahissait toute son expression — ou plutôt son inexpressivité, et le mécanique de son jeu de piètre acteur —, faisant son mea culpa (qui était impératif, mais qui le laisse nu comme un ver, et achève de l'invalider comme Président), invoquant la France comme jamais, ce qui est tout à fait nouveau (quelle découverte !), et "lâchant du lest" sur tous les fronts, du moins en apparence. Une apparence à plus ou moins 10 ou 12 milliards pour l'aspect social, tout de même, dont on ne sait comment ils seront financés, mais dont on voit déjà les failles : il y a du flou, et quelques loups. De quoi amener sans aucun doute les lecteurs du Figaro, et quelques autres du même tonneau, à considérer que le compte y est bien assez, et que le mouvement doit donc s'arrêter sans autre forme de procès. La caste médiatique, avec toutefois un peu de prudence hier soir, a tenté d'enfourcher ce cheval, vite arrêté par les réactions des gilets jaunes interrogés, et aussi par les questions précises de certains politiques sur les "flous". Le principal flou, cela dit, on le trouve sur la question politique et démocratique, qui est un nœud de la crise, en raison de la confiscation propagandiste de la parole et de l'imperium tous azimuts du déni du réel et du mensonge : quelles seront exactement les modalités de cette sorte de "consultation citoyenne" prévue sans tabou ? On notera au passage que le pouvoir a bien compris et analysé, cette fois, le mouvement et ses ressorts de fond, puisque Macron a cité le problème de l'immigration — rien ne l'y obligeait —, indiquant qu'on ne l'avait pas abordé de front... alors que sa clique a déjà légiféré pour "traiter" ce sujet ! Et qu'il a fait signer hier le pacte de l'ONU par un obscur sous-secrétaire d’État, pendant que sa marionnette de l'Intérieur claironnait qu'on allait enfin donner à l'islam "toute sa place" dans notre pays à l'occasion d'une révision hautement problématique de la loi de 1905... Que le mouvement se poursuive ou pas, d'une façon ou d'une autre (une structure politique, des actions, un acte V...), mouvement qui est désormais gêné, pour lui-même et dans son soutien populaire, non pas par la question des violences, c'est à noter, mais par celle du coût économique induit par les blocages et la fragilisation subséquente du tissu économique des TPE, artisans, etc. qui commence à souffrir grandement, en tout état de cause : c'est un cadavre politique qui s'est exprimé, contraint par la nécessité de se mettre à poil, hier soir. Conséquences à suivre.