En passant
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- Didier Bourjon
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En passant
Me revient une remarque faite par ma mère il y a longtemps, comme en passant, pour attirer mon attention sur la délicatesse et l’élégance des gestes — malgré leur maladresse — des "tout-petits". Il faut attendre parfois le temps des petits-enfants pour le voir tout à fait ; c’est pourtant une évidence, qui tient de la grâce simple que procure la découverte étonnée, délicate, un peu inquiète mais heureuse, de la vie au monde. C’est une disposition comme native, une distinction spontanée, un sens de la beauté et du geste emprunts d’émotion pure ; et cela dure au moins jusqu’à un certain âge…
Les conventions de l’éducation ne sont en rien adverses à cette disposition mais visent à l’accomplir, en vue d’une création singulière — et enracinée. Ce sont, à l'opposé, le "spontanéisme" stupide de l’éducation par la bande, en trompe-l’œil, l’abandon individualiste des responsabilités parentales sous couvert d’addiction partagée à la camelote moderne, le refus de toute élaboration et de toute "contrainte" formatrice, de toute exigence à longue portée, bref ce sont de l’irresponsabilité parentale et de l’inexistence familiale que découlent vulgarité, laideur, bêtise, tyrannie du « ça », pitoyable égotisme, et, in fine brutalité, désertification intime, triomphe du Rien donc du n’importe quoi — ce que l’on voit presque partout régner très vite, aujourd’hui comme jamais, alors que ce sont des dérives infiniment déplorables, et rien de "naturel".
C’est la déséducation permanente qui détruit cette prédisposition naïve, cette sorte de pré-requis proprement humain ; ils sont le gâchis par excellence, et la pire barbarie, celle qui fait de bien des barbares des gens au fond mieux humains.
Barbares, seuls les animaux ne peuvent l’être, eux qui sont la mémoire du monde quand nous devons être ceux qui se rendent dignes du « don des morts ».
Les conventions de l’éducation ne sont en rien adverses à cette disposition mais visent à l’accomplir, en vue d’une création singulière — et enracinée. Ce sont, à l'opposé, le "spontanéisme" stupide de l’éducation par la bande, en trompe-l’œil, l’abandon individualiste des responsabilités parentales sous couvert d’addiction partagée à la camelote moderne, le refus de toute élaboration et de toute "contrainte" formatrice, de toute exigence à longue portée, bref ce sont de l’irresponsabilité parentale et de l’inexistence familiale que découlent vulgarité, laideur, bêtise, tyrannie du « ça », pitoyable égotisme, et, in fine brutalité, désertification intime, triomphe du Rien donc du n’importe quoi — ce que l’on voit presque partout régner très vite, aujourd’hui comme jamais, alors que ce sont des dérives infiniment déplorables, et rien de "naturel".
C’est la déséducation permanente qui détruit cette prédisposition naïve, cette sorte de pré-requis proprement humain ; ils sont le gâchis par excellence, et la pire barbarie, celle qui fait de bien des barbares des gens au fond mieux humains.
Barbares, seuls les animaux ne peuvent l’être, eux qui sont la mémoire du monde quand nous devons être ceux qui se rendent dignes du « don des morts ».
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